Vous connaissez notre histoire de carte bleue… Ca aurait pu nous couper dans notre élan, mais finalement, grâce à ça, on a rencontré des gens hors du commun.
La « communauté » dans laquelle on a été adoptés à notre guest-house nous a touchée, amusée, bouleversée. Protrait :
F., iranien, S., irakien, A. syrien.
3 hommes, 3 destins bien particuliers. Leur point commun ? Ils sont chrétiens, réfugiés politiques sur 3 continents, orfèvres. Ils se sont rencontrés ici, à la guest-house, il y a plusieurs mois. Ils sont en Malaisie pour tenter de renouveller leur visa et leur statut de réfugié politique.
Le soir où on a découvert qu’on avait perdu notre carte bleue, en rentrant à notre guest-house, ils ont été… surprenants ! En nous voyant revenir après à peine 10 min, ils nous demandent ce qu’il se passe, dans leur anglais aproximatif.
» Bah, on a perdu notre carte bleue ! «
» Zut… C’est pas vrai… En tout cas, si vous avez besoin, on peut vous prêter un peu d’argent. On peut vous aider. »
On les a croisé 2-3 fois dans la guest-house et ils nous proposent de nous aider ! On a un peu halluciné !
» C’est très gentil mais ne vous inquiétez pas, on a ce qu’il faut. Merci, merci. «
On s’installe sur notre pc, histoire d’appeler la banque, faire opposition… Et là, on voit F. qui s’approche de nous, un grand sourire aux lèvres et 2 bières qu’il pose sur notre table ! Faudrait pas qu’on se laisse abattre ! On passera une super soirée avec eux !
La joie de vivre est tellement forte chez eux ! Tout est prétexte à rire. Tout est prétexte à blaguer. On joue aux cartes, on boit quelques bières. On parle de leur pays, de ce qu’ils font dans la vie. Ils nous montrent leur pays sur googlemaps. Ils nous expliquent leur attente de visa qui peut durer 6 mois. Et puis… le visage sombre, le regard au loin, triste, dur, ils nous parlent de leur histoire.
Etre chrétien dans un pays comme l’Iran rend la vie impossible. Persécuté, battu parce que non musulman. Impossibilité de s’amuser (c’est contre la loi religieuse), d’écouter et de jouer de la musique (c’est contre la loi religieuse), de s’habiller comme ils l’entendent. Sans parler du droit des femmes.
La première chose que F. nous a dit quand il a appris qu’on était français, c’est « liberté », « démocratie ».
Après ces moments durs, la joie de vivre reprend toujours le dessus ! Ils aiment la musique, la danse et surtout ils aiment leur pays… Ils sont pourtant condamnés à vivre ailleurs. Un ailleurs incertain, qui dépend de procédures administratives internationales, loin de leur famille, de leur enfants, de leur frères et soeurs.
Rencontre hors du commun, souvenirs hors du commun. On espère vous revoir un de ces jours !
Aaaah les gentils iraniens 😉
Comment by Rams' — 9 novembre 2008 @ 23:20