En Corée, on parle beaucoup de l’héritage confucéen en évoquant le respect des anciens, la connaissance, le savoir… On dit que la Corée est encore très marquée par cette philosophie, cette religion. Finalement, je me suis demandée qu’est ce que le Confucianisme ? Qui était Confucius ? Que reste-t-il de cette philosophie en Asie ? En Corée ? Question métaphysique, hein ?
Le confucianisme est une doctrine politique et sociale qui vient du nom de Confucius, le philosophe, le sage, le connaisseur des textes anciens.
Confucius (-551, -479), fils d’un notable chinois sous la dynastie Han, était persuadé qu’il fallait éduquer l’individu et la famille à la vertu pour réformer la société chinoise. Tout homme, n’étant ni bon, ni mauvais à la naissance peut devenir un sage (ou un sot !).
En effet, pour lui, « qui voulaient organiser l’État, réglaient leur cercle familial ; ceux qui voulaient régler leur cercle familial, visaient d’abord à développer leur propre personnalité ; ceux qui voulaient développer leur propre personnalité rendaient d’abord leur cœur noble ; ceux qui voulaient ennoblir leur cœur rendaient d’abord leur pensée digne de foi ; ceux qui voulaient rendre leur pensée digne de foi perfectionnaient d’abord leur savoir » (source : Encyclopédie des religions de Gerhard J. Bellinger)
Question influence sur la société, on dit que Confucius a influencé l’Asie de l’Est de manière comparable à Platon ou à Jésus. (source Wikipedia !)
Vous comprenez pourquoi cette philosophie a ancré l’importance du savoir, de la connaissance, de la vertu… Dans la société coréenne actuelle, on retrouve ces valeurs. En voilà quelques exemples :
L’ensemble des codes sociaux, politiques, familiaux reposent sur le respect des ancêtres, l’obéissance aux aînés, le respect des devoirs envers sa famille… Cette morale confucéenne apporte stabilité et respect dans la société. On ne verra jamais un petit vieux être debout dans le métro, un jeune lui cédera toujours sa place. De même, on ne contredit pas un parent, on ne remet pas en cause l’enseignement d’un professeur, celui qui détient le savoir.
Ce principe est vraiment séduisant… et pourtant, j’ai envie d’y ajouter quelques nuances (je ne suis pas coréenne !) : un peu de sens critique, un peu d’innovation et de place pour les jeunes idées, les jeunes génération ne peut pas faire de mal ! Si les principes confucéens sont trop figés, ne risque-t-on pas d’étouffer les initiatives, les esprits créatifs, les esprits qui voudraient aller sur des routes alternatives ?
De même pour les femmes qui n’ont pas toujours eu une grande place dans la société coréenne : même si les choses changent (elles ne sont plus subalternes des hommes/maris depuis les différentes réformes, manifestations de 1894 ou de 1922 ou depuis les révolutions à la suite de la 2nd Guerre Mondiale ou la Guerre de Corée), les femmes restent souvent dans un rôle de femme au foyer (rôle qui leur avait été conféré avec le confucianisme). On dit que 50% des femmes de la population actives ont un emploi, ce taux baisse avec le mariage et le 1er enfant. Ce document donne un éclairage sur les évolutions de la femme coréenne et sur le statut qu’elle a aujourd’hui.
A lire !