L’Histoire du pays est si dure… tant d’atrocités ne sont pas concevables ni imaginables. Et tout ça est encore si récent… Le Cambodge est un pays de survivants. Quelque soit son age, de près ou de loin, chaque cambodgien a vécu la guerre, les massacres, l’inhumain. Je parle bien sûr de la période Khmer Rouge, de Pol Pot et des guerres qui ont secoué la région du Mékong.
Dans les années 70, année de trouble dans la région, les Khmers Rouges (communistes) ont pris le pouvoir au Cambodge. Ils ont mis en place l’une des plus radicales et brutales restructurations de la société. Le but étant de transformer le pays en pays ultra-maoïste, ultra-agricole, conformément aux rêves révolutionnaire de Pol Pot. En débutant sa révolution, en avril 1975, Pol Pot efface le calendrier existant pour revenir à « l’an zéro ». A partir de cet instant, le pays n’existe plus sur la carte du monde. Il n’a plus aucun contact avec l’extérieur. Pendant les 3 ans, 8 mois et 21 jours du régime fanatique de Pol Pot (appelé ironiquement « Kampuchea démocratique »), on estime de 1,7 à 2 millions, le nombre d’éxecutions, soit un tiers de la population. Les gens ont été massivement déplacé des villes vers les campagnes, les familles séparées. Toute trace d’éducation, de savoir, de connaissance ou de désobéisance menait instantanément à la mort.
Les Arts, la litterature, la religion ont été aboli.
Pour ceux qui ont survécu, il restait à combattre les famines.
Les amis cambodgiens qu’on a rencontrés nous ont parlé, très ouvertement, de leur famille, de leur grand-père exécuté, de leur grand-mère pendant cette époque. C’est si récent.
Aujourd’hui, autour de Phnom Penh, un mémorial existe. Il est appelé « Killing fields » (les champs/camps de la mort). Nous n’y sommes pas allés. La seule idée de cette réalité nous a boulversé. Les petits coeurs fragiles n’en dormiront pas la nuit suivante…
Aujourd’hui, aucun procès, aucun jugement n’a eu lieu contre les responsables de ce génocide. Les plus anciens souhaitent un procès international, les nouvelles générations préfèrent utiliser l’argent de ce projet pour le développement du pays… une autre façon de tourner la page.