On passera sous silence le chaos de la ville frontière (Sunauli)… ainsi que la nuit dans le bus surpeuplé qui nous a amené ici. L’essentiel étant d’y être arrivé !
Varanasi est un concentré d’hindouisme comme on ne le trouve nulle part ailleurs. Varanasi nous a invité à entrer dans la danse indienne. Ou plutôt dans LES danses indiennes. 1000 facettes, 1000 visages, 1000 danses différentes. Incredible India !
Varanasi, l’une des plus anciennes villes au monde (plus de 3000 ans d’Histoire), est aussi l’une des villes les plus sacrées de l’hindouisme. Les pèlerins viennent se baigner dans le fleuve sacré, le Gange ou pour offrir une crémation à leur bien-aimé qui conduit directement au Moksha : à la libération des cycles de réincarnation.
Cette ville dégage une spiritualité enivrante : construite le long du Gange, les ghâts (escaliers donnant sur le fleuve) sont le cœur vivant, battant de la ville. Les pèlerins viennent de toutes les régions de l’Inde pour se baigner, prier, célébrer leurs dieux, accompagner leur défunt vers la libération. Les ghâts sont toujours plein de gens, de couleurs, de prières, d’encens, de recueillement… Personne ne peut imaginer la vie qui habite ces lieux, avant de s’y être promené. Il se passe toujours quelque chose, de jour comme de nuit. Il n’y a pas un espace vide de vie. Une image, un son, une odeur… tous nos sens sont sans cesse interpellés. En éveil.
Au détour d’un ghât, l’ambiance devient différente. Sur ces escaliers, autour des maisons, on voit des montagnes de bois coupé : on arrive sur un ghat de crémation. On se met un peu en retrait et on observe les cérémonies autour du corps du défunt. Il est entouré et recouvert de tissus flamboyant, d’encens et de bois. Prêt pour la cérémonie de crémation, prêt pour être libéré. Sur les ghâts, la vie et la mort se côtoient, coexistent, se rappellent l’une à l’autre.
La mort semble moins tragique ici. Elle semble belle, même. Sûrement parce que les familles savent que leur bien-aimé devient libre.
Le second visage de Varanasi est plus classique (pour l’Inde !). La ville grouille de partout. La foule est impressionnante. On ne compte pas non plus les vaches sacrées, les hotels d’offrandes, les couleurs, les odeurs, les épices, les rickshaws, les cyclo-rickshaws, les boutiques de sarees, de bijoux, les épiceries…
On aime cette ville, cette ambiance.